Eclairage : le télétravail dans le monde

Publié le par Solos Solidaires


Le16 juillet 2002, les partenaires sociaux européens ont signé l’Accord cadre sur le télétravail élaboré par  le Conseil européen. Dès son préambule, cet accord annonce son objectif : aider les entreprises à améliorer leur compétitivité. Il encourage l’entrée du télétravail dans la culture d’entreprise. Peu à peu, les différents pays de l’Union l’ont plus ou moins transposé dans leur droit national. Le télétravail est en croissance exponentielle : en 2002, 4,5 millions d’Européens étaient concernés par le télétravail. En 2007, ils étaient 14 millions ! En France, cela représente 7% des salariés. Dans l’ensemble de l’Union européenne, l’estimation globale est de 13 %. Le pays qui compte le plus fort taux de télétravailleurs en Europe est la Pologne, avec 17% des actifs. Suit la République Tchèque (11%) ; en revanche, Autriche, Italie et Espagne sont loin derrière.

On le voit, l’essor réel du télétravail est très différent selon les pays européens. On peut citer deux extrêmes :

En Suède, le télétravail est entré dans les mœurs dès les années 1990, en même temps que de nombreux foyers se dotaient d’ordinateurs personnels. Un avantage fiscal instauré en 1988 a soutenu le mouvement. En 2005, 90% salariés des entreprises employant plus de 500 personnes travaillent régulièrement hors des locaux de leur entreprise. Les chiffres sont plus modestes pour les petites et moyennes entreprises. L’accord cadre de l’Union européenne n’a pas été transposé de manière globale, mais selon les accords de branches ou d’entreprises.

En Italie, aucune loi ne régule le télétravail. Les accords, quand ils existent, sont signés entre les entreprises et les syndicats, au cas par cas. Ca a été le cas de la Poste en 2003. Les chiffres avancés sont de 3,6% de télétravailleurs par rapport à la population active en 2001 ; ils sont en croissance, mais les évaluations ne sont pas certaines.

La France se situe entre ces deux extrêmes : loin derrière la Suède, mais largement devant l’Italie ou l’Espagne, où quasiment tout reste à faire. De nombreuses entreprises françaises ne souhaitent pas, ou peu, se lancer dans cette expérience, soit par méconnaissance, soit par indifférence, soit par crainte de perdre la mainmise sur le travailleur.

 

En dehors de l’Union européenne, citons les Etats-Unis et le Japon, où le télétravail connaît un développement impressionnant.

Aux États-Unis, le travail en solo fait l’objet de multiples définitions, preuve de sa vitalité et de sa réalité dans ce vaste pays, qui y a vu depuis plusieurs années la possibilité de réaliser de nets gains de productivité. Il n’existe pas de chiffres fiables rendant compte de la totalité de ce phénomène. Toutefois, l’Interactive Consumer Survey fait état de 45 millions de personnes ayant eu l’occasion en 2005 de travailler depuis chez eux, ou depuis les locaux un client, un avion, un train…  

Au Japon, le travail à distance est en train de croître de façon très nette. Les chiffres donnés par la Japan Telework Association sont éloquents : en 2002, 7,54% des salariés pratiquaient au moins pour partie le télétravail. En 2005, ils étaient 19,72%.

 

Sources : Du Télétravail au travail mobile : un enjeu de modernisation de l’économie française, Pierre Morel-A-Lhuissier, Documentation française, 2007 (annexes, p. 163 et suivantes)

« Le télétravail gagne du terrain », Claude Emmanuel Triomphe, in journal Le Monde, 14 mai 2008

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B
Intéressant... Dans mon entreprise (une PME dans le domaine de la création de logiciels multimédias), le télétravail n'est pas du tout, mais alors pas du tout à l'ordre du jour. Pourtant, tous les commerciaux pourraient télétravailler au moins une ou deux journées par semaine. Mais la direction fait la sourde oreille. On compte sur notre délégué du personnel, et sur l'actu pour faire avancer les choses...
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